Ce qui aurait pu etre…
Ne vous etes-vous jamais demandé comment auraient évolué les choses si cela c’était passé différemment ? Ne l’avez-vous même jamais ressenti ?
Il y a quelques articles, je parlais d’un vieil ami, répondant au nom de Baptiste, avec qui je venais de renouer contact et qui venait de passer sa thèse. A ce propos, alors que je passais au guichet de ma banque l’autre jour, la fille au comptoir ma regardé bizarrement et d’autant plus après avoir lu mon nom. Après m’avoir demandé si j’avais un grand-père général dans l’armé (sacré mémoire), il s’est avéré qu’il s’agissait de la première petite amie du Baptiste en question, que j’avais rencontré à quelques reprises à l’époque du Bac !
Avec le gruyère qui me sert de mémoire, surtout en ce qui concerne les visages, je ne l’aurais jamais reconnue. Mais ça a été très étrange de la revoir. J’étais loin de bien la connaitre à l’époque mais on s’entendait plutôt pas mal le peu de fois où je l’ai vue. Je crois même me souvenir que Baptiste l’avait décrite à l’époque comme « me ressemblant sur certains points » ; allez savoir ce que ça voulait dire, mais bon…
Toujours est-il que ça a été un point de départ à une méditation à laquelle j’avais déjà songé auparavant : à propos de ce qui aurait pu être. Soyons clair : je n’ai aucun regret, et je suis très satisfait de ma vie actuelle ; d’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement alors que nous venons de nous installer ensemble avec Sandra. Mais par curiosité, ne vous etes-vous jamais demandé ce qu’il aurait pu se passer si les choses s’étaient déroulée autrement ?
Dans ce cas précis, si Baptiste et elle ne s’étaient pas séparés, je suis certain qu’elle est moi aurions pu devenir très amis. C’est difficile à expliquer, mais ça se sent, comme une sorte de 6eme sens. Comme une sorte de « manque » de quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Etrange, non ? Vous n’avez jamais eu cette impression ?
Un autre exemple du même genre : à l’époque de mes premières années de fac, il y avait une fille nommée Cyrielle qui -disons- gravitait autour de notre groupe sans vraiment en faire partie. Les evènements et en particulier les études ont fait qu’elle a fini par quitter Bordeaux pour s’installer avec son copain, mais je me souviens nettement d’une rapide conversation qu’on avait eu, où l’on s’était dit qu’on avait l’air de très bien s’entendre, et que dans d’autres circonstances nous aurions probablement été amis…
Une théorie scientifique, souvent reprise dans la science fiction, affirme qu’à chaque choix/evènement qui se produit dans le monde, les différentes conséquences qui en découlent coexistent dans plusieurs dimensions parallèles. Par exemple, il existerait une monde parallèle au notre dans lequel les nazis auraient gagné la guerre. Ou encore, un monde dans lequel vous n’avez pas pris du chocolat mais du café au petit déj’. Imaginez tous les choix et tous les evènements possibles : ça fait donc une infinité d’univers, qui sont autant de versions altérées et plus ou moins proche du notre. Si le sujet vous interresse, je vous conseille de jeter un coup d’oeil à mon article sur Sliders, rubrique « séries ».
Peut-être alors que ces étranges impressions de « ce qui aurait été » sont des interférences de ces autres univers où il s’agit donc de la réalité… M’ouais, je divague…
Mais il n’empèche que j’ai de temps en temps ce genre d’impression, comme si mon « destin » avait été de cotoyé ces personnes et que je m’en étais éloigné. Je pense aussi à mon chef scout à l’époque du collège, que j’ai toujours souhaité revoir même si je n’ai vraiment rien à lui dire… Cela dit, ces impression peuvent aussi révéler l’inverse. Par exemple, un garçon dont j’ai de très mauvais souvenirs (d’enfance), que je n’ai plus revu depuis des années et a propos duquel j’ai la quasi-certitude que ça aurait pu (dû ?) aller plus loin. Ca par contre, ça a tendance à me faire un peu peur…
Vous n’avez jamais eu ce genre d’impression ?!
Non, personnellement, cela ne m’est jamais arrivé je crois.
Mais dans ma vie, j’ai rencontré des personnes qui m’ont à tout jamais marquées. En bien, en mal (mais surtout en bien, car au pire, c’est une leçon à retenir)
Tout cela aurait pu être différent. J’ai fait des choix, ou les évenements les ont fait pour moi, et oui, c’est un peu comme si je suivait une piste du Destin, et que je détournais pour aller dans une autre.
Si on reprend ton idée d’univers parallele, peut être que notre conscience « saute » d’un des univers à l’autre à de tels moments !
En ce qui me concerne, je ne crois avoir jamais ressenti ce genre de chose. Il faut distinguer deux choses : d’un côté, mes choix personnels (choix au sens large, qui incluent donc les aussi les lâchetés dont on pu être responsables) : il m’arrive (comme tout le monde) de les remettre en question à posteriori, d’essayer d’imaginer comment je vivrai si je les avais fait différemment. D’un autre côté, les circonstances, le « destin », les éléments qui ont orienté ma vie sans que j’ai dessus le moindre contrôle (et qui incluent les choix des autres, de mes amis, de mes proches). Ceux-là, je les accepte comme tels, sans chercher à faire de pronostiques du style « si les conditions avaient été différentes… », « s’il n’avait pas plu ce jour-là… », etc. Parce que, si les choses avaient réellement été différentes, on n’aurait nécessairement pas eu dessus le même point de vue, le même ressenti, et donc il est quasi impossible de chercher à savoir ce qu’on aurait fait.
En effet, quand on se demande ce qu’on aurait fait, de mieux, de différent, on omet de tenir compte du fait qu’on l’imagine a posteriori, avec la connaissance de notre première expérience, et les leçons qu’on en a tiré – et dont notre « moi » passé, dans aucun cas, n’aurait pu avoir ne serait-ce que le pressentiment. Il est impossible donc de savoir ce qu’on aurait fait, pour la même raison qu’on a du mal à comprendre pourquoi on n’a pas fait ce qu’aujourd’hui on juge comme ce qu’il aurait été le plus logique, le mieux – maintenant qu’on sait ce qu’il s’est passé APRES. Si les choses avaient été différentes, réellement, aurions-nous, nous, été différents ? Oui, parce que ce que nous somme est en permanence la somme de tous nos choix, de toutes nos expériences passés. Si les choses avaient été différentes, nous n’aurions pas été « nous-même », tels que nous nous connaissons. Et cet autre qui aurait vécu une vie si semblable à la nôtre, aussi proche soit-il demeure un parfait inconnu. Je sais pas si c’est très clair… J’espère que certains parviendront à déchiffrer où je veux en venir. Notre vie n’aurait pas été différente, parce que ça n’aurait plus été « notre vie » du tout, mais autre chose, vécu par un autre, qu’on ne peut pas imaginer.
@ Lyr : Les personnes dont je parle plus haut ne m’ont pas forcément marquées, puisque dans ces cas, je ne les connaissais pas plus que ça. Mais c’est juste une impression de « aurait pu être » comme il arrive d’avoir des impressions de « déjà vu »…
J’aime bien ton idée de conscience sautant entre les univers parallèles. Je doute que ça soit la réalité, mais ça ferait une bonne base de SF.
Au fait, tu as pu lire « Guerres Parallèles » ?! Si oui, dis-moi ce que tu en as pensé dans l’article concerné. 😉
@ Dark Para : on, et bien, il semblerait que je sois le seul à avoir ce genre d’impression de temps en temps… J’avoue que je suis étonné, je pensé que c’était un phénomère répandu. Ou alors, c’est moi qui suis malade ! 😀
Je ne suis pas vraiment d’accord. Même si les évènements nous affectent forcément, je ne pense pas qu’on aurait été fondamentalement différents dans d’autres circonstances que celles qui nous ont amenés à maintenant. Du coup, je pense que la réflexion sur des évènements alternatifs reste possile et plausible.
Ta réflexion est interresante, bien que s’éloignant de l’article de base (qui parlait juste des impressions de « aurait pu être »). Il est clair qu’à choix différents, conséquences différentes et donc ressenti différent. Mais je pense que le fond reste le même. Je ne parle pas de juger ce qu’on a fait à la lumiere des connaissances du présent ; mais je ne suis pas aussi catégorique en disant qu’avec un choix différent, ça aurait fait un autre moi-même totalement différent…
Encore une fois, si tu ne connais pas la série Sliders, je t’invite à en regarder les premiers épisodes… 🙂
À conseil TV, conseil cinéma !
Parce que je pense qu’avoir vu – si ce n’est déjà fait – le film L’Effet Papillon peut apporter un éclairage sur ce que j’ai dit précédemment… Est-ce que je m’éloigne tant que ça du sujet d’origine ? Je n’en suis pas si sûr…
Parce que pour pouvoir pressentir des éventuels atomes crochus avec quelqu’un qui ne peuvent demeurer que strictement potentiel dans la réalité, l’ensemble des circonstances passées et actuelles empêchant leur existence en acte, et ce sans vraiment connaître la personne en question si ce n’est superficiellement, il faut être un psychologue hors-pair – ce que tu es peut-être, après tout, c’est pas parce qu’on est deux à te dire que ça nous arrive pas que t’es pas normal…
Pour développer un peu le film que je conseille – mais ne continuez à lire qu’une fois le film vu – un des éléments intéressant du film est que le héros est le seul personnage capable d’attester d’un lien entre les univers présentés. Bien sûr pour le spectateur lambda il reconnaît immédiatement les différents personnages, mais si on se penche sur leur jeu, on voit bien que les acteurs ne jouent pas le même personnage. Et je pense que si on remontait le film en éliminant toutes les scènes de passage d’une réalité à l’autre, le spectateur serait incapable de décrire la psychologie d’aucun des personnages – sauf le héros, le seul « stable », puisque lui ne passe d’une réalité à une autre non en remplaçant ses souvenirs, mais en en ajoutant d’autres (c’est d’ailleurs ça qui rend l’utilisation de son pouvoir si douloureuse et dangereuse à terme pour son cerveau, qui doit faire cohabiter les souvenirs de plusieurs vies). D’ailleurs, toute la saveur du film – et l’origine du titre – c’est que finalement ce n’est pas forcément la modification des gros traumatisme qui a le plus d’effet sur le parcours biographique, mais juste une parole anodine, un mot entre deux enfants qui ne se connaissent pas encore – et qui, finalement, dans la dernière réalité, ne se connaîtront jamais… Là on retombe dans ce que tu disais n’est-ce pas ? Sauf que des deux enfants, seul celui qui a effectivement vécu les différentes réalités possibles est capable, ensuite (une fois adulte), dans l’épilogue, d’éprouver ce sentiment que tu décrivais, Ekho…