Conception Assistée par Ordinateur : Catia V6

Cet article a été publié il y a 16 ans. Son contenu est sans doute daté, tant sur la forme que sur le fond... Toutefois, cela n’empêche pas d'échanger à son propos. N'hésitez donc pas à vous exprimer en commentaires à la fin de l'article.

Petite présentation rapide de la prochaine version du leader des logiciels CAO actuels, j’ai nommé Catia v6. Vous n’avez pas tout suivi ? Alors lisez ce petit article.

Tout d’abord, une petite explication… Pour les moins mécaniciens d’entre vous, un logiciel de CAO est un logiciel qui permet de dessiner en 3D une pièce et/ou un assemblage. C’est la pierre angulaire de tout processus de conception mécanique, puisque les plans en format papier sont de plus en plus rares.

Globalement, il existe 3 grands logiciels de CAO :

  • Catia : de Dasault System (entreprise française), il est généralement reconnu comme étant légèrement au dessus des deux autres (mais pas de beaucoup). Plutôt ergonomique, certaines fonctions sont pourtant peu évidentes, voire très difficiles à trouver. L’un de mes profs le compare au « Windows de la mécanique ».
  • Pro Engineer : de PTC, c’est le logiciel sur lequel j’ai été formé (de façon à ne pas être en concurrence directe avec les étudiants de l’ENSAM, qui sont formés sous Catia). Bien fait, un peu austère, mais de nombreuses fonctionnalités sont très faciles d’accès quand on sait s’y prendre.
  • Unigraphics : surtout utilisé outre-atlantique, je sais très peu de choses sur ce logiciel.

Bref, tout ça pour en venir à la vidéo si dessous : il s’agit d’une démonstration de la futur version de Catia, qui en est actuellement à la version 5. Je vous laisse regarder :

Lire la vidéo
(La vidéo semble avoir un petit bug. Cela vient de la vidéo elle-même, pas du blog.
Une fois le chargement commencé, faites avancer le curseur de quelques secondes puis cliquez sur lecture…)

La fluidité et l’ergonomie du logiciel sont assez impressionnantes, même s’il ne semble pas y avoir grand chose de nouveau d’un point de vue CAO pure… Remarquez quand même que ça en jette ! Et dites-vous que c’est comme ça que sont conçu votre Twingo ou l’Airbus que vous prendrez cet été…

Geek bordelais, féru de science, amoureux de technologies, mordu de SF, amateur de fantasy, épris de jeux en tous genre, adepte de réflexions diverses. Et j'aime le canard, aussi.

16 commentaires

  1. Petite aide pour les novices car tu ne l’as pas mentionné. CAO signifie Conception Assisté par Ordinateur, il est tout de même intéressant de le savoir parce que les progiciels comme Catio et Pro Engineer sont beaucoup plus que des logiciels qui permettent de faire des pièces en 3D.

    Ils ont à la base été conçu pour cela il est vrai, mais ils en font aujourd’hui bien plus. Les modules de Catio vont de la conception de pièce 3D, la mise en plan de dessin, l’assemblage de pièces et de système, l’ergonomie des pièces, la résistance des matériaux et j’en oublie des tonnes.

    J’avoue que la vidéo que tu m’as montré me donne l’eau à la bouche. Connaissant en profondeur ce produit dans sa version 5, j’ai hâte de voir cette nouvelle mouture, notamment les graphismes.

    Ah oui petite information aussi concernant les progiciels qui étaient exactes l’année dernière en tout cas.
    – Catia est le numéro 1 mondiale au niveau des grosses entreprises, voir très grosses même, Pro Engineer étant 2ème
    – Pro Engineer est le numéro 1 mondiale au niveau des PME.

    "’un de mes profs le compare au "Windows de la mécanique"."

    => Je dois avouer qu’une telle chose me choque. Je ne comprends pas la comparaison. Windows est intuitif, Catia nécessite une formation massive. Windows est grand public, Catia n’a aucun intérêt pour le grand public, Soliwords est à mon sens plus dans cette logique. Windows bugue de partout, je n’ai jamais fais bugué Catia, en dehors de l’utilisation de toute la mémoire mais c’est que nos ordinateurs étaient sous-dimensionné.

    Tu peux m’éclairer un peu plus sur ce qu’il veut dire parce que je ne comprends pas ? C’est pour moi comme si tu me disais que la série CS3 était le "windows du traitement photo"…

  2. NB : on est passé à CS 4 maintenant… ;-D
    J’y connais rien, mais je pense qu’une des possibles raisons pouvant tenir la comparaison, c’est le quasi-monopole – sauf que ça marche que pour les grosses boites… De plus, il n’est, justement, pas si ergonomique que ça dès qu’on veut faire vraiment de l’informatique…

    Enfin j’en sais rien, moi je mon rayon c’est plutôt les suites Final Cut Studio et Adobe…

  3. @ Tharkun :

    En fait, j’ai parlé de dessin en 3D pour ceux qui ne connaissaient vraiment pas. Après, effectivement, la CAO va bien au delà du dessin, comme tu le précise : assemblages, contraintes de position, tolérancement géométrique, mise en plan…

    Pour la RDM (Résistance des Matériaux), je suis beaucoup plus prudent. Il est vrai que les logiciels de CAO intègrent maintenant des petits modules de calcul, mais ils sont loin d’être fiables et précis, et ne sont pour ainsi dire pas utilisés sérieusement. Comme outils de prédimensionnement, éventuellement, mais pas plus.

    @ Dark Para :

    Tu as effectivement raison. En disant cela, mon prof faisait référence au monopole sauvage qu’exerce Catia sur le monde de la CAO. Et cela ne risque pas de s’arranger, puisque la principale nouveauté de v6 est de ne pas pouvoir être utilisé de manière autonome ! En effet, Catia v6 sera obligatoirement intégrée dans un PLM (outils de gestion des données dans une entreprise) de chez Dassault System, of course… En tout cas, c’est ce qui est prévu à l’heure actuelle.

  4. Quelle différence y a-t’il entre les logiciels dont vous parlez et AutoCAD, qui est aussi censé être un logiciel de CAO ? Au passage il existe aussi un clone libre d’AutoCAD.

  5. @ Lyr :

    N’est-ce pas ! 🙂

    @ Fufu :

    AutoCAD est aussi un logiciel de CAO, mais c’est un "ancien". A l’origine, il a été conçu pour du 2D. Et sauf erreur, je crois qu’il n’est pas forcément appliqué à la méca (il peut être utilisé en électronique aussi, je crois, ce qui reviens sur des schémas/dessins en 2D).

    Pour un clone libre, je ne sais pas du tout, vu que je connais très mal AutoCAD. Mais en général, CAO ne rime pas du tout avec Libre.

  6. AutoCad sait faire du 3D mais il n’est plus du tout adapté aux problèmes d’aujourd’hui. Qui plus est il s’est tout simplement fait bouffé par les autres dans le domaine de la CAO.

    J’aurai tendance à dire heureusement que industriel ne rime pas avec Libre car quand on voit les couts de développement de ces produits, si c’était gratuit on aurait jamais développé ces logiciels.

  7. Ce n’est pas tout à fait vrai, Tharkun. Libre ne signifie pas gratuit. Une entreprise de logiciel libre vend des services : un support technique pour son produit. Elle peut aussi vendre la garantie que s’il y a un problème, quelqu’un le résoudra dans un laps de temps défini (enfin, quelque chose du genre, je ne sais pas exactement ce qui ce fait).

    Maintenant, c’est vrai que développer un logiciel aussi complexe que Catia demande un gros investissement, que ne pourra pas forcément faire n’importe quelle boîte.

    Certaines entreprises commencent à s’intéresser au logiciel libre. Je peux me tromper, mais il me semble que, par exemple, pour certaines applications spatiales, on utilise un noyau linux temps réel.

  8. Je ne suis pas d’accord. Libre signifie gratuit. Un logiciel qui est libre est gratuit. Après rien ne t’empêche de payer un support, le logiciel reste gratuit, ce que tu paies dans ce cas, c’est l’assistance. Dans le cas de ces logiciels, une mise à jour ne t’imposera pas de payer pour l’avoir.

    Le problème est que lorsque tu rends libre un logiciel, tu rends également le savoir de ce logiciel libre. En l’occurence et à la vue de la complexité des algorythmes (que j’ai étudié) pour Catia, il serait impensable que Dassaut rende son logiciel libre. Il rendrait ainsi toutes les compétences libre de droit, ce qui voudrait aussi dire que tout concurrent pourrait s’il en mettait les moyens réaliser un logiciel concurrent…

    Et puis très honnêtement, dans certains domaines, libre équivaut à danger… Ce n’est pas le cas d’OS comme linux parce qu’il y a derrière une grosse communauté de geek qui corrige le moindre problème. Une telle communauté ne pourrait exister pour ce genre de logiciel, ce qui entraînerait possiblement de grosses failles de sécurité, en tout cas dans l’esprit de l’acheteur; et si on s’appelle Boeing ou EADS cela n’est même pas envisageable…

  9. Je ne suis pas d’accord avec toi Tharkun. Libre ne veut pas dire gratuit, contrairement à ce que pourrait laisser penser la traduction anglaise "free software" (à ne pas confondre avec "freeware" qui est bien gratuit mais pas forcément libre).

    Libre s’entend bien au sens "liberté". Ces libertés sont au nombre de 4 pour les logiciels :
    – le droit de l’utiliser (liberté 0)
    – le droit de l’étudier et de l’adapter à ses besoins (liberté 1)
    – le droit de le redistribuer (liberté 2). Rien ne t’empêche de le vendre, mais qui voudrait acheter quelque chose qu’on peut avoir ailleurs gratuitement
    – le droit d’améliorer le programme et de diffuser ces améliorations.

    Pour Catia, je comprends tout à fait qu’il soit propriétaire. C’est intéressant pour un éditeur de logiciel de rendre un logiciel libre lorsqu’il y a suffisamment de client pour pouvoir vivre du service autour de ce logiciel. Regarde par exemple Red Hat qui fonctionne très bien avec sa distribution Linux, mais aussi avec son serveur d’application JBoss, le composant de persistance Hibernate (et NHibernate en .Net), … Atos Origin aussi a une équipe dédiée au support JBoss.
    Ces sociétés vivent de l’abonnement que les entreprises paient pour avoir du support et des améliorations sur le logiciel. D’ailleurs même Microsoft s’engage dans cette voie avec ce qu’on appelle le "Software-as-a-Service" (SaaS).

    Pour les failles de sécurité, ce n’est pas bloquant de mon point de vue pour une application comme Catia dans le sens où (arrêtes-moi si je dis des bêtises) il n’y a rien à pirater sur le logiciel.
    Dans le cas de systèmes embarqués EADS ou Airbus, c’est limite de la sécurité nationale.

  10. Je suis bien d’accord avec vous, mais tous les exemples que vous me donnez ne sont pas des logiciels, mais bel et bien des OS ou des serveurs d’appilications.

    Les parts de marché sont énormes sur ces secteurs. Pour de très progiciels, le marché est beaucoup moins grand public et en plus se limite à un unique domaine scientifique alors qu’on peut faire ce qu’on veut d’un serveur par exemple…

    PS : lorsque je parlais de faille, je voulais parler de faille de logique, de code qui entraîneraient des erreurs de calculs et non pas de failles de sécurité.

  11. "Qui voudrait acheter quelque chose que l’on peut avoir gratuitement ?"
    Tout simplement quelqu’un (en général, une entreprise) qui veut être sûr que son logiciel va fonctionner correctement.

    Je ne connais pas trop les autres licenses libres, mais dans le cas de la GNU GPL, un logiciel distribué gratuitement l’est nécessairement sans aucune garantie. (machinchose "is distributed in the hope that it will be useful, but WITHOUT ANY WARRANTY; without even the implied warranty of MERCHANTABILITY or FITNESS FOR A PARTICULAR PURPOSE." dixit le petit en-tête que l’on met dans les sources d’un programme sous GNU GPL).

    En revanche, si l’on vend un logiciel libre sous GNU GPL, on peut vendre (ou pas d’ailleurs) la garantie que ça va marcher pour un usage défini.

    Cela dit, je suis tout à fait d’accord que le modèle du logiciel libre s’applique très difficilement à un logiciel comme Catia.

  12. Il y a aussi des entreprise qui ont besoin d’un logiciel qui n’existe pas, qui paie des développeurs pour le réaliser et qui le publient en open source. Ou simplement pour réaliser une extension sur un logiciel libre pour un besoin particulier qu’ils ont.

    Il y a aussi le modèle des entreprise qui réalisent un logiciel et qui le distribue en version payante tant qu’ils n’ont pas rentabilisé le logiciel, puis qui libèrent les sources après.

    Enfin bref, libre != gratuit

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