Labyrinthes

Cet article a été publié il y a 13 ans. Son contenu est sans doute daté, tant sur la forme que sur le fond... Toutefois, cela n’empêche pas d'échanger à son propos. N'hésitez donc pas à vous exprimer en commentaires à la fin de l'article.

Aujourd’hui, je vous propose un petit voyage dans le temps, tout en vous dévoilant une partie de mon âme d’enfant ! Rien que ça.

Lorsque j’étais gamin, j’adorais dessiner. Mais paradoxalement, je trouvais que cet « art » (si on peut appeller ce que je faisais de l’art) était trop statique, et n’autorisait aucune interaction entre l’auteur et le spectateur. J’ai alors couplé mon goût du dessin à mon esprit tortueux pour dessiner… des labyrinthes !

Ce sont donc des labyrinthes, réalisés alors que j’avais entre 9 et 12 ans (j’ai compté), que je vous propose aujourd’hui. Mais avant de vous les dévoiler, il me faut vous expliquer dans quel cadre je les ai créé. En réalité, mes labyrinthes s’inséraient dans un recueil (en réalité, il y en a plusieurs, mais passons) plus complet. Le spectateur, devenu alors « joueur », avait donc pour but de parcourir le recueil et de se perdre dans les labyrinthes, à la recherche de divers indices (des lettres composant un mot-de-passe, principalement) en vue de trouver le trésor final. A cette fin, il disposait d’une carte sur laquelle figuraient symboliquement l’ensemble des labyrinthes du recueil.

Sur la-dite carte, chaque labyrinthe était représenté par une icône, symbole de l’ambiance du dédale en question. En effet, chaque labyrinthe avait sa thématique. Celles-ci était aussi variées que : la glace, sous l’eau, Spiderman, le futur, les fontaines, les schtroumphs, le château hanté, la toile d’araignée, les plantes, etc…

La plupart des labyrinthes nécessitent ma présence pour être parcourus, étant donné que de nombreux pièges les ponctuent. Notez que près de 15 ans après, je me souviens encore parfaitement la logique (toute simple) régissant le fonctionnement des pièges, portes et passages « dynamiques ». D’une certaine façon, je m’incluais comme étant partie intégrante des labyrinthes que je dessinais (voilà qui pourrait intéresser Freud).

Du coup, je me suis limité ci-dessous à une sélection de cinq labyrinthes, une très faible proportion de mon stock, que vous pouvez résoudre chez vous en suivant le chemin du doigt (ou du pointeur de la souris)…

On commence avec un labyrinthe des plus classiques, avec des murs à angle droit, et un chemin à suivre entre ceux-ci. Le départ est indiqué, la sortie correspond à la lettre « N » :

On continue avec un labyrinthe encore relativement classique, sur le thème des escargots. Le principe exploité ici est un motif répété en grand nombre, avec des cassures permettant le passage :

On entre ensuite dans une troisième dimension, avec un labyrinthe ambiance « électrique », exploitant la possibilité de chemins passant dessus/dessous :

Vient ensuite un labyrinthe assez original, puisqu’il propose de se déplacer le long de fils d’une toile d’araignée. La logique est ici inversée : on ne se meut plus entre deux murs, mais bien le long d’un trait (attention à ne pas confondre avec certains traits qui apparaissent vaguement par transparence, issus du verso de la feuille). Les goutes d’eau ainsi que l’araignée sont des obstacles qui empèchent le joueur de passer. Le départ est symbolisé par une mouche. Notez que les goutes d’eau ne sont pas représentées de façon réaliste, dans le contexte de la toile, mais de façon symbolique ! J’y vois une réminiscence des anciennes consoles de l’époque (NES, super-NES) où les éléments à affronter étaient parfois plus symboliques que réalistes :

Pour finir, je vous propose un labyrinthe… sans mur, ni chemin ! Dans une ambiance de flipper, vous incarnez ici une balle (en bas à droite) qui doit rejoindre sa dulcinée (en haut à gauche). Les éléments hachurés correspondent à des ressorts. La balle doit :

  • Suivre les rares éléments de chemins (comme des coudes ou des boucles) ;
  • Toujours s’éloigner d’un ressort de manière perpendiculaire à sa zone plane ;
  • Dans le cas où la balle vient impacter un angle, le joueur peut choisir son chemin, tout en respectant la règle précédente.

L’exemple ci-contre illustre une trajectoire débouchant sur un piège (une boucle infinie).

La difficulté amusante des deux derniers labyrinthes réside dans le fait que le joueur n’a pas de vue d’ensemble du labyrinthe (ou du moins, pas une vue habituelle). Du coup, alors que le labyrinthe en lui-même est très simple, c’est sa conception qui le rend relativement difficile.

Vous savez désormais qu’elle est l’origine du lien que j’entretiens avec les labyrinthes, motifs que l’on retrouve plus ou moins régulièrement sur le blog (fond, icones).

Geek bordelais, féru de science, amoureux de technologies, mordu de SF, amateur de fantasy, épris de jeux en tous genre, adepte de réflexions diverses. Et j'aime le canard, aussi.

8 commentaires

  1. Ah, les labyrinthes. Quels objets passionnants. J’en dessinais également quand j’étais jeune. Pas pour les mêmes raisons, c’était pour ma part parce que je n’ai aucun talent en dessin, et que les labyrinthes peuvent être relativement simples à dessiner pour un résultat qui présente toujours un intérêt, même s’il n’est pas esthétique.

    Ce qui est formidable c’est tout ce qui fait partie du registre des labyrinthes. Prenez quelque chose d’aussi vieux que l’homme, faites-le participer à l’histoire égyptienne, grecque et à différentes mythologies. Mélangez un peu de psychologie, une pincée de sens artistique et saupoudrez de théorie des graphes, vous obtenez quelque chose qui peut intéresser des gens bien plus âgés que ceux qui s’y intéressent le plus !

    Je m’y était intéressé il y a quelques années pour écrire un programme qui génère les labyrinthes aléatoires. C’était très intéressant 🙂

  2. Je ne suis pas certain d’avoir compris ton paragraphe intermédiaire, Keeper… 🙂

    Par contre, ça me fait penser qu’effectivement, les labyrinthes font partie de ces thèmes que l’on retrouve dans la plupart des civilisations du globe. Ils sont souvent associés à une forme de rite initiatique (le principe étant de « trouver sa voie » par soi-même).

  3. wahoo, quel boulot ! Je ne crois pas que j’avais de « passion » comme ça étant gamin…

    Par contre, dans l’exemple que tu donne de trajectoire pour le 5ème puzzle, on est coincé dans une boucle, non ?

  4. Merci. 🙂

    Oui, on est effectivement coincé. C’est pour ça que j’ai indiqué : « L’exemple ci-contre illustre une trajectoire débouchant sur un piège (une boucle infinie). »

  5. @ Ekho: Je voulais juste dire, d\’une manière peut-être un peu maladroite, qu\’on voit souvent le labyrinthe juste comme un jeu d\’enfant alors qu\’il y a bien plus de choses intéressantes à son propos. Il suffit de regarder la taille de la page wikipédia…

  6. Pour appuyer Keeper, je dirais que ce motif est obsédant qu’on le retrouve au cinéma (Labyrinth, Le Labyrinthe de Pan), en littérature (Borges, Danielewski), dans les parcs d’attraction (le labyrinthe du château à Eurodisney), en BD (Labyrinthes, un épisode de Papyrus, un gag de Gaston Lagaffe), dans les jardins…
    Je ne fais pas trop confiance à Wikipédia mais c’est effectivement un mythe très riche de sens.

    Tes cahiers étaient une sorte de livre-jeux ou de livre-dont-vous-êtes-le-héros ?

  7. @ Keeper:

    L’origine du labyrinthe tel qu’on le connaît aujourd’hui remonte à la mythologie grecque, et à la légende d’Icare puis du minotaure. Et c’est tout sauf des historiettes pour enfants ! 😀

    @ Didine:

    Plutôt une sorte de livre-jeu. Le premier est complet. Le second n’est pas terminé, ce qui ne m’a pas empêché d’en commencer un troisième en parallèle (non terminé, lui non plus). 🙂

    Tu parles de cette série ?
    http://www.bedetheque.com/serie-664-BD-Labyrinthes.html
    Elle est bien ?! Ca m’intrique !

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