Pacific Rim
C’est l’histoire de monstres marins géants (genre Godzilla) qui attaquent les humains dans un futur proche. Du coup, pour les combattre, les Hommes ont construit d’énormes robots pour leur foutre sur la gueule en démolissant des buildings par dizaines.
La semaine dernière, avec plusieurs collègues, nous sommes allés voir ce film, pensant passer deux bonnes heures à rire sur un pitch aussi idiot ! Et pourtant…
Nous en sommes finalement ressortis avec une excellente impression ! Ne nous y trompons pas : nous sommes devant un bon gros blockbuster comme les américains savent nous les faire en été… encore que ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un gros blockbuster aussi bon !
Le première qualité de Pacific Rim, ce sont bien sûr les images hallucinantes de combats entre géants dans diverses métropoles ! Généralement de nuit, les kaijus 1 sont filmés dans l’obscurité, ce qui permet de les rendre relativement crédibles en laissant une part d’imaginaire au spectateur. Notons quand même que leurs formes gigantesques sont soulignées ponctuellement par des « organes lumineux » (typiquement les yeux, la gueule, les griffes…).
De leur coté, les jaegers 2 sont assez réalistes aussi (il semble que ce soit une volonté du réalisateur, notamment en essayant de mettre à l’image des technologie expérimentales actuellement). Ceux-ci sont en particulier mis en valeur grâce à des éclairages et des couleurs de types « néon », que ce soit via des projecteurs fixés sur les-dites machines, ou via les lumières de la ville du terrain de boxe.
Les bandes annonces du films permettent d’ailleurs d’apprécier les images en question, sans pour autant en dévoiler trop du film (une qualité appréciable pour des trailers).
Autre point positif de Pacific Rim : Guillermo Del Toro a créé un background plutôt crédible (je veux dire, compte tenu du pitch de départ).
Les kaijus sortent d’une mystérieuse faille dimensionnelle ouverte au fond de l’Océan Pacifique, et chacun est différent. Toutefois, ils semblent s’adapter aux stratégies humaines et chaque kaiju est plus adapté que son prédécesseur… et plus gros ! Ainsi, les humains les classent en catégories, en particulier en fonction de leurs poids. Lorsque le film commence, l’humanité doit affronter les premiers kaijus de catégorie 4.
La guerre entre les kaijus et les jaegers s’étale sur plusieurs années (voire plusieurs dizaines d’années). Dans ce laps de temps, les jaegers ont évolué au travers de 5 générations au total, et on le voit très bien à l’écran. Ces jaegers sont aussi « nationaux », à savoir qu’il sont conçus et fabriqués par des états mitoyens du Pacifique. Ainsi, sur les 4 principaux jaegers que l’on voit dans le film, on en a un russe de 1ere génération, un américain et un chinois de 3eme génération tous les deux, et un australien de 5eme génération. Cela change des héros américanos-américains.
Et cela permet surtout de donner une véritable identité visuelle à chaque monstre, qu’il soit de chair ou de métal.
Notons que les jaegers sont pilotés par deux humains reliés par un « pont neuronal » : chaque pilote fait office d’un hémisphère cérébral du robot, le pilotage d’un jaeger étant impossible pour un unique humain. Pour cela, les deux pilotes fusionnent leurs souvenirs. Cette expérience (« drift », ou « dérive » en français) implique que les deux humains soient particulièrement proches. Le film nous présente donc divers binômes de pilotes intéressants : des frères (et même des triplets pour le jaeger chinois), des parents (père/fils), des couples, et même un duo mentor/pupille.
Ceci étant, si le background du film est assez creusé, son principal point faible est bien sûr le scénario. Il sert parfaitement bien de prétexte pour voir des robots et des monstres géants démolir du béton armé, mais si vous cherchez de la profondeur de réflexion dans l’histoire, passez votre chemin.
Coté acteurs, il y a du bon et du moins bon. Le personnage principal est relativement creux et inintéressants, mais il sert (paradoxalement) de bon faire-valoir aux autres personnages, notamment son binôme féminin. Autre déception du casting : le Marshall est assez peu crédible en leader d’une humanité épuisée…
Je souhaite finir en signalant que la bande son du film est tout à fait honorable (sans être exceptionnelle). On la doit au compositeur du générique de la série Game of thrones, pour ceux qui connaissent.
Sachant que Pacific Rim a connu un départ timide mais gagne en nombre d’entrées, on peut peut-être imaginer une suite… Quoi qu’il en soit, le scénario semble déjà écrit et impliquerait des jaegers britaniques, canadiens et français, une nouvelle faille étant ouverte dans… l’Atlantique !
En conclusion, je vous invite cordialement à aller le voir, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un aussi bon blockbuster (on est loin au dessus des Transformers, bien que les jaegers en soient de vagues cousins éloignés). Et je crois que c’est la première fois que je sortait qu’une salle de cinoche en aillant l’impression de m’être défoulé !
PS : Pour les amateurs de mangas qui lisent mon blog (et je sais qu’il y en a), sachez que d’après l’un de mes collègues, Pacific Rim est directement pompé de Evangelion, aux plans près. Il est vrai que les kaijus autant que les méchas (noms plus communs des jaegers) sont de grands classiques de la pop culture japonaise.
- Terme japonais désignant des monstres géants amateurs d’immeubles à démolir. Le plus connu de part chez nous est bien sûr Godzilla.[↑]
- Terme allemand signifiant « chasseur », employé pour désigner les robots géants. Parce que « robots géants », on pourra faire tout ce qu’on voudra, ça sonne pas sérieux.[↑]
Je ne peux que rebondir sur ton ps, puisque c’est aussi un des bons points du film : qu’un cinéaste américain base son « blockbuster de l’été », non sur la culture US type comics hollywoodo-formaté, mais sur quelque chose qui est un pan important de la culture japonaise (y a pas qu’Évangélion, loin de là, une bonne part de la SF nippone s’inscrit dans cette logique monstres gigantesques contre méchas). C’est assez rare pour être souligné, et si le film marche, peut-être que ça va convaincre les studios que oui, on peut faire du blockbuster (sans prétention mais de qualité relative) sans pour autant se limiter à une boulimie de remakes de super-héros franchisés…
ça a l’air marrant pour se défouler ^^
Bon, d’après ce que tu me disais, c’est pompé d’évangélion, mais juste pour la partie gros monstres vs robots géants, et non pas pour toute la partie philo, c’est ça ?
@ DarkPara:
Tout à fait d’accord. Il serait temps qu’ils arrêtent de faire des remakes de remakes de spiderman…
Et bien que n’étant pas fana du tout de culture manga, je reconnais sans soucis que le résultat est très sympathique !
@ Lyr:
Je ne connais pas Evangelion, mais effectivement, point de philo dans Pacific Rim. Donc, par déduction, la copie s’arrête avant la partie philosophico-délirante du manga, je suppose.
Après visionnage : c’est pompé des anime de méchas, très clairement, mais pas d’Evangelion qui est assez spécial dans le genre (le coté philosophico-mystique avec la fin incompréhensible). Mais sinon, c’est sympa, oui.
Je pense que je vais y amener le frangin de Sandra…