Gazouillis de la semaine du 24/08/2013 au 30/08/2013
Voilà un moment que je n’avais plus posté de synthèse de mes gazouillis sur le célèbre réseau à l’oiseau bleu… La faute à un vilain plugin qui m’aide à faire ça de manière plus ou moins automatisée, et qui avait décidé de faire la grève.
La dernière mise à jour l’ayant visiblement remotivé, let’s go !
Histoire
Un fois n’est pas coutume, on commence avec un peu d’Histoire, dans laquelle les français s’illustrèrent en chargeant à cheval… une flotte de navires ! J’aime beaucoup aussi les mystères archéologique (j’en connaissais déjà 3 sur 5, et vous ?).
Informatique
Dans le premier tweet, je parle bien sûr du robot de ma conception que je vous avais présenté il y a quelques temps.
Ingénierie
Je suis particulièrement fan de cette écluse… Notre nouveau pont bordelais n’a pourtant pas grand chose à lui envier.
Starwars
Un tweet sur la trilogie, un autre sur la postlogie…
Médias
Et trois médias d’un coup, respectivement : la télé, les réseaux sociaux et le mobile.
Emotion
Et puis la petite minute émotion-coup-de-coeur, car il y a un cœur sous le geek.
Je viens d’avoir une petite révélation par rapport à la BD du dernier tweet…
Finalement, si vous n’avez pas reçu de coli après la mort de l’un de vos proches… c’est peut-être parce qu’il a réussi à l’intercepter !
Juste une remarque a propos du premier tweet…
Autant je reste toujours sceptique face aux « mystères » de l’archéologie, car, souvent, on prend pour prétexte qu’on n’a toujours pas compris ce qu’ils étaient ou comment ils avaient été fait, pour emballer sur des thèses ufologiques ou conspirationnistes ; autant quand je lis ça : « Il serait surprenant que cette technologie ait été oubliée, avant d’être ré-inventée 2000 ans plus tard », je ne peux que me gaussait de la naïveté (ou bien est-ce de la prétention ?) de l’auteur, car, non, l’histoire n’est pas linéaire, non, le progrès n’est jamais acquis, et oui, il arrive fréquemment qu’un savoir s’oublie, faute d’usage par exemple.
Deux exemples tirés de la fin du moyen-âge : les recherches récentes attestent par exemple les forgerons avaient développé des techniques de trempe de l’acier très précise à la fin du moyen-âge, avant que ne s’écroule le marché des armures (faute de l’évolution de la pratique militaire, et notamment le développement des armes à feu), tandis que les chirurgiens, eux, maitrisaient une forme rudimentaire d’anesthésie, laissée de côté lorsqu’on redécouvrit les principes de la médecine grecque via les humanistes de la Renaissance…
Et je pourrai aller plus loin, bien sûr : qui aujourd’hui est capable de faire une pointe en silex comme les hommes du néolithiques ? Personne : la taille précise d’une pierre aussi dure, sans outils autres que d’autres cailloux, est un artisanat extrêmement complexe, que les préhistoriens parviennent à peine à redécouvrir aujourd’hui – et ils ont pour cela besoin d’outils mathématiques ou informatiques (modélisations des éclats) pour le faire, choses que les hommes préhistoriques n’avaient pas !
J’avoue que j’ai généralement la même méfiance que toi vis à vis de prétendus restes antiques ambiance goa’uld.
Après, dans les deux arguments que tu avances, les progrès en question ont été abandonné car ils étaient devenu obsolètes. Dans le cas d’une pile, son obsolescence me semble compliquée (mais c’est difficile d’en débattre sans connaître sa finalité). Et si l’on retient l’hypothèse de la dorure, les dépôts électrolytiques ne sont toujours pas obsolètes de nos jours, que ce soit pour améliorer la surfaces de métaux ou pour faire du plaqué-or.
L’acier trempé et l’anesthésie, obsolète ? Non : ce qui est obsolète, c’est la destination première à laquelle ces techniques servaient (la fabrication d’armures « lourdes » légères, et la chirurgie urgentiste médiévale). Le problème, c’est qu’entre connaître une certaine technique, et en imaginer toutes les utilisations et applications possibles, il y a un grand pas, pas si évident que ça, et donc l’utilité « globale » d’une technique, surtout lorsque c’est une technique de pointe maîtrisée dans un cadre très précis par une élite restreinte (la technique d’acier trempé dont je te parle ne concernait, il me semble, que trois forge en Europe) n’est souvent pas évaluée.
Or justement, dans l’hypothèse de la dorure, la moindre crise économique ou même simplement le moindre changement de mode justifiant qu’on délaisse ce type précis de bijoux, suffit à ce que les quelques artisans l’aillant mise au point abandonnent la technique, sans chercher plus loin. D’autant plus dans ces temps reculé où la R&D n’existait pas et où grand nombre de techniques, découvertes « par hasard », n’étaient pas scientifiquement comprises (nul besoin de savoir expliquer ce qu’il se passe vraiment à l’échelle moléculaire pour réaliser un étamage ou une dorure par électrolyse, suffit de lire le mode d’emploi).
Je me permets cependant d’ajouter que notre société, où la R&D existe et où rares sont les techniques industrielles « qui marchent » sans qu’on sache pourquoi, n’est pas pour autant à l’abri de tels « oublis » : à cause de secret industriel du système des brevets, le savoir est extrêmement, et toujours de plus en plus, fragmenté et privatisé, et il peut suffire de la faillite d’une entreprise pharmaceutique pour qu’on « perde » la recette de tel ou tel médicament ! [NB : je parle bien de recette : grâce au brevet, qui n’est pas que négatif, on aurait la description et la formule de la molécule – ce qu’on aurait pas, à cause du secret industriel, c’est le processus de fabrication : purement chimique ? biochimique (par la culture de bactéries sécrétrices OGM pas exemple) ? etc.]
Et je ne parle même pas des langages informatiques et des codes propriétaires…
Bref : le progrès technique et le progrès scientifique, même s’ils sont de plus en plus connectés, restent bien deux choses différentes, et déjà que le second n’est pas purement linéaire et cumulatif (cf. le moyen-âge « obscurantiste » – même si c’est très caricatural), le premier l’est encore moins.
Il faut savoir aussi que le Moyen Age fut en effet très loin d’être l’obscurantisme décrit. La renaissance a été marqué par un rejet très fort du moyen age, et par un oubli de grand nombre de choses ! Par exemple, on imagine les gens du moyen age sales et puant, mais ils se lavaient bien plus régulièrement que ceux de la renaissance, qui ne faisaient que se poudrer et se parfumer… La renaissance a perferti l’image du moyen-âge, jusqu’à encore auourd’hui.
Quelques découvertes du moyen-âge, sans lesquelles le monde ne serait pas ce qu’il est : la force hydraulique, et avec elle l’arbre à came ! On avait au moyen âge des scies hydroliques avec avance automatique du tronc, pour faire de belles planches, avec des mécanismes encore utilisés aujourd’hui.
La croisée d’ogive et l’arc boutant, qui ont permit d’élever des bâtiments beaucoup plus haut. Quasiment toutes nos églises datent du moyen-âge !
Le collier d’épaule pour l’attelage d’un cheval, la herse, la charrue, la jachère, le principe de sélection dans l’élevage.
De grand progrès en médecine, bien avant l’obscurantisme de la renaissance (il suffit de lire « le médecin malgré lui »)
L’idée d’expérimentation en laboratoire apparait dans les textes de Thomas d’Aquin. Descartes s’inspirera beaucoup de Pierre Abelard.
Le moyen âge vit l’apparition des premières universités, en particulier à Paris.
Et puis la religion s’en est mélée, et a instauré la censure, l’intolérance religieuse et l’obscurantisme, provoquant la perte de nombreux savoirs, dès la fin du 13ème siècle. Oui, la fin du Moyen-âge ne fut pas très glorieuse…
Heureusement, beaucoup de ces choses sont arrivées jusqu’à nous, mais beaucoup de connaissances ont été étouffées par la renaissance (en particulier en médecine).
Comme quoi, parfois le besoin ne disparait pas, mais la technique se perd car elle « passe de mode », ou devient mis à l’index, parfois sans raisons valables. L’Église a eu peur de voir le peuple lui échapper, par la connaissance (les premiers étudiants de l’université de Paris n’était certes pas des dévots), et a essayer d’étouffer tout cela, avec des résultats dramatiques…
@ Lyrgard:
Certes, le moyen-age n’a pas été un vide dans l’Histoire. Toutefois, il me semble que ça a quand même été une période d’extrème ralenti dans l’évolution de la civilisation. Evidement, de nombreux progès techniques ont été réalisés, mais ils restent ridicules en comparaison de la durée du moyen-age (1000 ans).
Le Savoir restait extrèmement limité et peu diffusé ; et l’écrasante majorité de la population n’était guère plus que de la main d’oeuvre sans éducation/instruction. Je crois que c’est peut-être le principal défaut du moyen-age, qui fait qu’il est qualifié « d’obscurantiste » : pas une volonté disrecte de brider le progrès, mais un décallage extrème dans les différentes couches de la population, qui n’existait pas durant l’antiquité.
Ekho a écrit :
C’est sûr que les esclaves avaient droit à une éducation raffinée 😉
Mmmmh…
Si je me souviens bien de mes cours de collège/lycée, la notion d’esclave dans l’antiquité (je parle de la grèce et de Rome) était très différente de l’esclavage qu’a pratiqué l’occident à partir de la fin du moyen-age.
Etre esclave signifiait être la propriété d’un maitre et ne pas avoir de droit citoyens (vote, propriété…), mais il s’agissait surtout de désigner ainsi les étrangers conquis et dominés, plutôt que d’en faire de la main d’oeuvre sacrifiable. Il existait plusieurs types d’esclaves organisés entre eux, et il n’étaient pas dénué de droits.
En outre, l’esclave avait une place dans la société et n’était pas nécéssairement le larbin.
Tout ça pour dire qu’il me semble que le statut d’esclave dans l’antiquité était nettement meilleur que celui du serf au moyen-age.
Dire que l’esclave de l’antiquité avait des droits est faux : c’est dans l’autre sens que ça marche. C’est-à-dire qu’il n’avait pas beaucoup moins de droits que les métèques (étrangers), les femmes ou les affranchis – mais ceux-là n’a pas non plus beaucoup de droits, puisque la « citoyenneté » était quelque chose d’extrêmement élitiste.
À vrai dire, en théorie, le serf médiéval avait plus de droits : il n’était pas considéré comme un bien mobilier, mais bien comme un homme – lié à un autre homme par un serment d’allégeance, pas par un droit de propriété. Bon, en pratique, on est d’accord que la différence était extrêmement ténue.
Dans les deux cas, on pouvait très bien vivre ou très mal, selon le maître qu’on avait. Les esclaves romains n’étaient pas tous des gérants de commerce ou des secrétaires, il y en avait aussi pour construire les fameuses routes qui ont fait la gloire de Rome, donc dans le domaine « main d’oeuvre sacrifiable », ils ont rien à envier aux serfs médiévaux (dont les corvées n’étaient pas le quotidien, normalement, seulement des travaux ponctuels).
Il y a autre chose à savoir, c’est que le servage n’était pas représentatif de l’ensemble de ce qu’on va appeler (par anachronisme mais pour faire vite) la « classe ouvrière ». Il existait un grand nombre de petits propriétaires terriens (« hommes francs » chez nous, « yeomen » en UK, etc.) disposant de droits bien plus nets envers les seigneurs. Là encore, tout le problème étant que la justice était, en pratique, le plus souvent corrompue : cf. le film récent Mickaël Kolhaas…